amertumer

amertumer

⇒AMERTUMER, verbe trans.
Vx ou néol. Rendre amer :
1. ... ce fils de ses propres œuvres, déjà si riche quoique parti du néant, verrait à la fin sa clientèle passer à un successeur étranger. Perspective noire qui devait amertumer singulièrement les regrets de l'époux en deuil.
L. BLOY, Histoires désobligeantes, 1894, p. 197.
S'amertumer. Devenir amer :
2. Un joli mot tombé de la bouche de Courteline :
— Ne vous amertumez pas, Renard.
J. RENARD, Journal, 1893, p. 179.
Rem. ,,Le verbe s'amertumer fait partie du vocabulaire « décadent » de la fin du siècle dernier. Il est mort et on ne le regrette pas.`` (HANSE 1949).
Amertumé, part. passé et adj. Qui a de l'amertume :
3. Dans le chemin toujours trempé, tant y est épais le feuillage visqueux de l'aulne amertumé, nous nous promènerons.
J. RIVIÈRE, ALAIN-FOURNIER, Correspondance, lettre de A.-F. à J.R., 1906, p. 327.
4. [À Georges Courteline] : Si je vous donnais la liste de ceux qui m'envoient leurs livres et auxquels je ne réponds pas, vous ne me prendriez pas pour un complimenteur... Et puis, ne faites donc pas le modeste, vous : c'est vexant pour moi, qui vois ma copie refusée un peu partout... Votre ami un peu « amertumé » tout de même.
J. RENARD, Correspondance, 1883-1910, p. 134.
Étymol. ET HIST. — 1. Av. 1236 pronom. « ressentir de l'amertume » fig. (G. DE COINCY, De l'emper., Richel. 23111, f° 265c ds GDF. : S'est mes cuers touz amertumez Et en poor de mort tumez). — 1583 trans. (GARNIER, Juives ds HUG.); 2. 1350 « rendre amer » au propre (Fabl. d'Ovide, Ars. 5069, f° 75b ds GDF. : Alpheus est une riviere Qui queurt par .I. des bras de mer Sanz ses yaues amertumer), attest. isolée; 3. XVIe s. « devenir amer » id. (J. A. DE BAIF, Mimes, I, f°, 12vo, éd. 1619 ibid. : Trop de miel mangé s'amertume), attest. isolée. Mot repris à la fin du XIXe s.
Dér. de amertume au sens propre et fig.; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. litt. :2.
BBG. — HANSE 1949.

amertumer [amɛʀtyme] v. tr.
ÉTYM. V. 1890; reprise littér. de l'anc. v. amertumer « rendre amer » (1350), s'amertumer « ressentir de l'amertume » (XIIIe), de amertume, et suff. verbal.
Littér. et rare. Rendre amer (1. Amer, I., 2.), plus amer. || « Amertumer les regrets » (L. Bloy, in T. L. F.).
Pron. || S'amertumer : devenir amer (cf. J. Renard, in T. L. F.).
Au passé :
0 L'art du maquilleur transformait en moue amertumée la bouche vulgaire et les prémices de pattes-d'oie.
Michel Déon, les Vingt Ans du jeune homme vert, p. 120.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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